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Photo du rédacteurStéphanie

Calaveras : Une symbolique des plus festives

Dernière mise à jour : 20 août


Crédit photo : wix

Comme pour chaque culture, les têtes de morts ont différentes significations qui pour la plus part du temps, sont morbides. Mais chez les Mexicains, cela prend une toute autre signification.


Figure emblématique de la Catrina ou anciennement Mictecacihuat chez les Aztèques, civilisation voisine aux Mayas, les Calaveras représentent à la fois la vie, la mort et le renouveau, donc l'espoir également.


Ils sont l'incarnation même de l’essence de la célébration de la vie et du respect envers nos ancêtres.


L’origine des Calaveras


L'origine des Calaveras remonte aux célébrations pré-hispanique, maintenant connue mondialement sous le nom de Día de Muertos, (le Jour des Morts). Une célébration qui honore les défunts durant tout le mois de novembre.


Bien sûr, chaque culture a une façon qui lui est propre de rendre hommage aux ancêtres, mais les Mayas et les Mexicains, ont une façon bien coloré de le faire. C'est à travers des chants, de la musique, des festivités, de la gastronomie, des fleurs et de la couleur, beaucoup de couleurs, qu'ils honorent leurs Ancêtres. On peut dire qu'ils défient les conventions sombres associées à la mort tel qu'on peut le voir chez les Chrétiens Catholiques.


Crédit photo : Wix

Remontons au XIXe siècle, à l'époque où le Mexique vivait l'une des plus grandes confrontations politiques de l'histoire. Le climat politique qui régnait à cette époque, a fait sortir du lot différents dessinateurs mexicains qui ont commencé à créer des dessins avec un humour satyrique.


Ceux-ci furent édités dans de nombreux journaux, leur permettant ainsi de exprimer à travers leurs arts, dévoilant ainsi leurs expressions et le malaise engendré par les actions politiques du Mexique de cette époque.


Ces à travers leur liberté artistique que ceux-ci s'exprimaient de manière spécifique en critiquant les sphères de la haute société du pays qui ont appauvri la nation. À cette époque, les caricaturistes ont commencé à utiliser des dessins de crânes, dans leurs caricatures afin de raconter les différentes histoires s'y rattachant. Ces histoires parlent entre autre de la politique, des classes sociales et de la différence entre elles.


Il est à noter qu'à cette époque, les Catrinas ou crânes mexicains n'étaient pas si populaires et n'étaient pas encore un symbole, mais grâce aux dessinateurs et à deux estampes populaires, ils ont commencé à prendre beaucoup plus d'ampleur jusqu'à en devenir le symbole qu'ils sont encore aujourd'hui. Remontons davantage plus loin afin de comprendre les célébrations funèbres du peuple Maya. Vivant dans le sud du Mexique et au nord de l'Amérique centrale, les Mayas avaient un grand respect pour la mort puisque ceux-ci croyaient qu'elle ne provenait pas d'un acte naturel, mais que c'était plutôt le désir des dieux qui étaient affamés. C'est donc pour combler la faim de leurs déités que le peuple Maya effectuait des sacrifices humains. C'est ainsi qu'ils croyaient être en mesure de satisfaire les besoins primaires des dieux en leur procurant sang et énergie humaine.


Bien sûr, dans les tous débuts, ils commencèrent par sacrifier des animaux, puis après plusieurs périodes de guerre entre diverses tributs, ils se mirent à sacrifier des prisonniers, des esclaves, et parfois même des enfants illégitimes.


Saviez-vous que??? C'est à la cenote de Chechen Itza qu'avait lieu les sacrifices d'enfants dépourvu d'un dieu protecteur!


Ou que...


Une personne ordinaire était enterré sous le plancher de sa maison, avec la bouche remplie de la nourriture ainsi que d'une perle de jade (Néphrite), qui avait la symbolique de la vie après la mort et que des objets personnels étaient enterrés avec eux!


Ou encore... La «noblesse» ou plutôt la haute caste, étaient traité d'une toute autre manière. En effet, celle-ci était incinéré avant d'être placé dans une urne et que par la suite, on construisait un temple funéraire au dessus de l’urne!


Il arrivait même parfois, que certains seigneurs Mayas, avaient la tête momifiée. Ainsi, le peuple pouvait continuer de nourrir la tête du défunt, à intervalle régulier.



La perception de la mort chez les Mayas

Lors de mon voyage au Mexique, j'ai appris que le peuple Maya avait une vision de la mort bien particulière, mais qu'il y a également des similitudes avec d'autres cultures provenant de d'autres continents et de d'autres époques. Je pense entre autre à la momification de certain être, aux masques funèbres et à l'arbre de vie, sans oublier la construction de temple pyramidale.


Le passage sacré vers l’au-delà


Chez les Mayas, le décès était vu comme un voyage rendu possible grâce à l’intervention des vivants et des rites funéraires qu'ils effectuaient. Ainsi, le défunt pouvait continuer sa route tout en continuant d'agir sur la vie quotidienne, lui permettant ainsi de faire le lien entre le monde des vivants et le monde des esprits. Il ne disparaissait pas vraiment puisque pour eux, l’âme acquise à la naissance se séparait simplement du corps et entreprenait un autre chemin afin d’accéder à la réincarnation.


Crédit photo : Google, Cenote de l'Estrella

Lors d'une visite dans la cenote de l'Estrella à Tulum, j'ai pu vive une expérience unique en immergeant dans l'eau ou avait lieu des rituels funéraires il y a plus de 2500 ans. La personne qui nous accompagnait en tant que guide, expliquait que pour eux, lorsque le corps du défunt est enterré, et ou, lors du rite funèbre dans cette cenote, l'âme du défunt vient se purifier dans cet eau et c'est par les racine de l'arbre de la vie, Yaxche en langue Maya, arbre qui fait le lien entre les mondes souterrain, la terre et les cieux, qu'il remonte vers les cieux afin de pouvoir un jours revenir sur terre en s'incarnant de nouveau. L'arbre de Ceibai ou Kapokier est un arbre dont les racines sont tellement fortes, qu'elles percent la roche et atteigne les sources d'eau se cachant dans les cenotes et la nappe phréatique.

Crédit photo : Google, Arbre sacré Maya, le Ceibai

Il est dit que les racines imposantes de l'arbre au tronc très droit, abritent des chauves-souris symbolisant le monde souterrain et que le tronc regorge d’insectes servant à nourrir les oiseaux.


Souvent, la partie supérieure de l’arbre est composée de quatre branches imposantes, rappelant ainsi les quatre points cardinaux. C’est là que vivent les aigles, symbolisant le monde céleste.


Saviez-vous que???


On retrouvait Ceibai au centre de la plupart des villages précolombiens!


Deux lieux où les âmes doivent passer

  • Le paradis céleste est le lieu où les âmes se reposent paisiblement.


    Autrefois, le peuple Maya se divisait en castes, les nobles, les religieux, les militaires, les artisans, les commerçants et les paysans (au même titre que les serfs). À cet époque, on pensait que certains décès étaient plus «nobles» que d’autres et que pour eux s'ouvraient automatiquement les portes du paradis Maya. Parmi eux nous comptons les morts par suicide et par sacrifice, ainsi que les morts au combat et les femmes ayant trouvé la mort suite à des complications liées à l’accouchement. Ces âmes accédaient directement au paradis puisqu'on estimait qu'ils s’étaient sacrifiés pour les dieux. Il n’était donc pas nécessaire pour eux de passer par les voix du monde souterrain.


  • L’enfer souterrain où les âmes doivent relever plusieurs défis et endurer des supplices avant d’accéder au paradis.


    Le Xibalba ou « chi-bal-ba » en langue Maya est le nom donné au monde souterrain de ce peuple. On peut traduire ces mots par « lieu effrayant ».


    Ce lieu de passage est accessible par les cenotes ou grotte en français. Celles-ci est un lieu mystérieux ou ont y retrouve une grande variété de dieux, tous à l’origine des malheurs terrestres.


    Saviez-vous que ???

Le peuple maya apporte un grand respect à la mort en effectuant de nombreux rituels puisqu'autrefois, celui-ci craignaient de devoir un jour affronter le Xibalba.




Le déroulement des rites funéraires mayas


Les premières vingt-quatre heures sont importantes

Lorsqu’une personne trouvait la mort, les proches de ceux-ci se rassemblaient autour de lui dans la demeure du défunt et effectuaient une première veille de vingt-quatre heures leur permettant ainsi de préparer le corps du défunt afin qu'il puissent entamer son voyage vers les cieux. Son corps était lavé et allongé sur le dos et ses bras étaient posés en croix sur la poitrine.


La bouche de celui-ci était remplie de maïs ainsi que d'une perle de jade (Néphrite) censée servir de monnaie d’échange pour le voyage. Autour de ce dernier, était placée un autel afin que les offrandes et une bougie puissent l'accompagner dans son cheminement. Un être religieux spécialisé dans les rites funèbres accompagnait les proches du défunt en psaumonant diverses prières à intervalles réguliers tout au long de cette première veille. Par la suite, un cortège déplaçait le corps jusqu’à sa tombe qui était préparée en amont. Ont y apportait quelques objets personnels, utiles pour le voyage, que l'on déposait avec le corps du défunt dans la tombe.


Pour une personne dite «ordinaire» ou de caste inférieur...


Celle-ci était alors enterrée dans la cour de sa propre maison. Pour une personne de la noblesse...


Celle-ci était incinérée dans une urne surplombée par un temple funéraire. Certains seigneurs de la civilisation Maya ont été retrouvé avec une tête momifiée et pour certains d'entre eux, une empreinte du visage avait été faite. Ces masques mortuaires étaient ensuite conservés au sein de temples sacrés.

Crédit photo : Google

La veillée de huit jours suivant les premiers rites funéraires mayas


Suite à ce 24h de veillée et de préparation du corps, une seconde veillée était organisée. Celle-ci s'étalait sur huit jours suivants le décès. Lors de celle-ci des offrandes étaient apporter au défunt afin l'aider lors de son voyage ainsi que des prières servant à lui facilité la transition entre les mondes.


À cet époque, les Mayas pensaient que les défunts ne les quittaient pas directement, mais plutôt que leurs âmes demeuraient quelques jours sur terre auprès d'eux.


Selon leur croyance, ce n'est que lors du troisième jour, que l'âme d'un défunt prend enfin conscience qu’elle a quitté son enveloppe charnelle. Se sont les prières promulguées par les vivants qui permettrait au défunt de prendre conscience le troisième jours qu'il est maintenant temps pour eux d'entamer cette nouvelle aventure de l'âme. Ainsi, le défunt peut alors entamer son voyage en traversant le Xibalba avant d’atteindre le repos et la paix au sein du paradis céleste.



La fin de la période de deuil Maya


Ce n'est que plusieurs années après le décès, que la « novena » peut commencer. La « novena » est le principe de repentance aidant les proches à pardonner les caractères déplaisants du défunt et à apaiser les tensions. Celle-ci correspond à une période festive d’une durée de neuf jours qui clôturait les rites funéraires et le deuil des proches. Bien sûr, des offrandes, des prières et même de cérémonie pouvant rappeler une « messe », étaient organisées.


Le corps du défunt était entré dans un stade très avancé de décomposition. Cette cérémonie était considéré par les Mayas comme étant une délivrance. C'est à travers cet célébration que les mauvais aspects du défunt disparaissaient pour ne laisser place qu’aux bons souvenirs. C'est à travers cette étape du rite funéraire que l’âme se libérait des émotions négatives suscitées de son vivant. De nos jours...

L'origine de la Catrina mexicaine actuel tire son origine d'un mélange de culture. D'une part, la belle Catrina, cette femme squelettique arborant un grand chapeau élégant et un sourire narquois, est devenue au fil du temps le symbole emblématique de la satire sociale et de la reconnaissance de la mortalité commune à tous. Ainsi, elle nous rappelle que nous sommes tous égaux face à la mort. Elle fut créé par José Guadalupe Posada en 1889.

Crédit Photo : Google. Catrina de José Guadalupe Posada 1889

Remontons plus loin dans le temps, vers les début de la civilisation Maya, à l'époque ou les Aztèques « cohabitaient » avec eux, si l'ont peut le dire comme ça, car ce n'était pas tout rose entre ces deux civilisations qui se partageait le territoire du Mexique actuel. Mictecacihuatl, reine de l'inframonde, déesse de la mort est l'une des figures inspirantes de la Catrina actuelle. Cette « Dame de la mort », est l'épouse du dieu de la mort, Mictlantecuhtli, veillant sur les os des défunts.

Crédit photo : Google. Représentation de Mictecacihuatl

Mélanger le tout et vous obtenez la Catrina actuelle, telle qu'on la voit lors des célébrations des dias del muertos.

Crédit photo : Sorcière de Québec, photo prise à Tulum

Maintenant que vous en connaissez un peu plus sur les traditions ancestrales Maya, je vous souhaite de bel festivité pour Samain et los dias del muertos.


☽O☾



Modèle : Sorcière de Québec, Crédit photo : Réjean Savard


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